Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Les manifestants étaient toujours nombreux sur les sit-in dans l’après-midi du 12 août, au Caire. Ces opposants sont issus de la capitale, mais surtout de province pour renforcer les sit-in de Rabaa al Adawiya, le plus grand et celui de l’université du Caire. Des sit-in auxquels avaient donc été aussi conviés des journalistes occidentaux. Tout le monde n’a pas dormi de la nuit en attendant l’assaut annoncé par certains médias dont notamment la chaîne qatarienne al-Jazira.
Une chaîne qui était même allée jusqu’à préciser que 35 formations des brigades antiémeutes se préparaient à donner l’assaut. Les Frères musulmans avaient même indiqué qu’ils disposaient des noms de tous les membres de ces formations policières.
Embouteillage monstre ?
Les manifestants ont notamment annoncé qu’ils participeront à des cortèges à partir de la place de la gare vers le lieu du sit-in situé dans le quartier résidentiel de Madinet Nasr au nord-est du Caire. Un cortège qui risque de provoquer un embouteillage monstre. La question maintenant est de savoir si les forces de l’ordre vont intervenir contre ce cortège.
L’initiative de réconciliation lancée par la plus haute autorité de l’islam sunnite en Egypte, la grande mosquée d’al-Azhar n’a pratiquement aucune chance d’aboutir. Les Frères musulmans qui ont, jusqu’à présent rejeté toutes les offres de dialogue du gouvernement, sont encore plus remontés contre al-Azhar.
Dans un discours, dimanche à Rabaa al Adawiya, le responsable Frère musulman Mohamad el Beltagui avait comparé les manifestants aux compagnons du prophète assiégés par les mécréants. Parmi les personnages qu’il a mis dans le camp des mécréant : le cheikh Ahmad el Tayeb, grand imam d’al-Azhar.