Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Un attentat de grande envergure contre un édifice public symbolisant le pouvoir de l’Etat, cela n’avait pas eu lieu dans la vallée du Nil depuis des années. Selon l’enquête préliminaire, il s’agit d’une bombe de forte intensité munie d’un détonateur à retardement. Un travail de professionnel.
La ville de l'explosion, Mansoura, a connu de violents accrochages entre pro et anti-Morsi qui ont culminé avec la mort, il y a quelques jours, de trois femmes qui participaient à une manifestation de soutien au président déchu.
Condamnations unanimes
Les condamnations sont unanimes, de la présidence au Guide suprême des Frères musulmans. Cela n’a pas empêché un porte-parole de la confrérie d’accuser les services de sécurité d’être à l’origine de l’attentat tandis qu’un parti laïc a accusé les Frères musulmans d’avoir fait exploser la bombe.
La présidence a, quant à elle, affirmé que le terrorisme n’affectera pas sa détermination d’aller de l’avant et a ajouté que l’Egypte ne deviendra pas une nouvelle Syrie.
Appel à la mobilisation
Le chef de l'armée égyptienne a appelé ses partisans à descendre dans la rue. C'est la première fois que le chef d'état-major lance un tel appel depuis le départ forcé de Mohamed Morsi le 3 juillet.
Abdel Fatah al-Sissi a demandé aux Egyptiens de manifester comme avant le 30 juin et de lui donner mandat pour mettre fin à la violence et au terrorisme. Il a également voulu rassurer la population, en s'engageant à respecter le processus de transition politique. La présidence par intérim promet elle de ne pas laisser l'Egypte devenir une nouvelle Syrie.