Kassem Mansour, porte-parole de l’Armée syrienne libre (ASL), est stupéfait. Jeudi, il reçoit un coup de fil inhabituel. À l’autre bout de la ligne, des membres de l’Etat islamique en Irak et au Levant, une coalition de groupes radicaux affiliés à al-Qaïda. Ils lui annoncent alors la nouvelle : ils viennent d’exécuter un haut responsable de l’Armée libre.
Son nom ? Kamal Hamami. Cet officier rebelle responsable de la région de Lattaquié, située sur la côte méditerranéenne, participait à une réunion avec ces jihadistes. Depuis plus d’un an, Armée libre et groupes islamistes combattent pourtant côte à côte contre les troupes de Bachar el-Assad. Mais au fil des mois, chaque partie a fini par prendre ses distances.
Les deux camps n’ont assurément pas la même vision des choses. La priorité des groupes affiliés à al-Qaïda est d’imposer une autorité islamique stricte aux populations des zones libérées du nord de la Syrie. Face au refus de l’ASL, ce sont désormais tous les hauts responsables de l’Armée libre qui encourent la peine de mort. Selon l’Etat islamique, l’exécution de l’officier rebelle à Lattaquié n’est que la première d’une longue série.