Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Si l'Arabie Saoudite s'est empressée de féliciter le nouveau président égyptien par intérim, quelques minutes seulement après sa nomination, comme le souligne le quotidien de droite An-Nahar, le Liban officiel, lui, n'a pas encore réagi.
Cependant, la presse libanaise assure une couverture exceptionnelle à ce « séisme », comme le qualifie Al-Akhbar, qui titre en Une sur la « fin du rêve du califat ». Ce quotidien de gauche se félicite de la fin du cauchemar grâce à un consensus entre la classe politique, le peuple et l'armée égyptienne. Le journal s'interroge sur les conséquences de la chute des Frères musulmans sur la Tunisie, la Libye, la Syrie ou encore la Turquie, des pays dirigés par des islamistes.
Le rôle de l’armée mis en avant
La satisfaction de l'Arabie Saoudite à l'égard des événements en Egypte apparaît clairement dans le traitement de l'information par les quotidiens à capitaux saoudiens : « Les places de l'Egypte reprennent le pays aux Frères musulmans », titre Al-Hayat. As-Safir a choisi de mettre en avant le rôle de l'armée : « Les places renversent le pouvoir des Frères sous la garde de l'armée », titre ce journal nationaliste arabe. As- Safir jubile, parle d'un exploit historique, qui présage d'une nouvelle renaissance arabe. Mohamed Morsi y est qualifié de tyran et les Frères musulmans de mouvement sans réel programme de changement, un mouvement lié aux Américains et aux Israéliens.