Avec notre correspondante à Londres, Murielle Delcroix
Les révélations du Royaume-Uni sont moins spécifiques que celles de la France. Le Foreign Office, le ministère des Affaires étrangères, a bien confirmé avoir des « preuves physiologiques » de l’utilisation du gaz sarin en Syrie, mais il ne dit pas où et quand ont été obtenus ces échantillons.
Par ailleurs, Londres n’attribue pas catégoriquement l’utilisation de cette arme chimique à l’un ou l’autre camp, même si le Foreign Office admet que l’utilisation est très probablement du fait du régime de Damas. Londres en profite pour rappeler que l’utilisation d'armes chimiques est un crime de guerre, et demande au président Assad d'accorder aux enquêteurs de l'ONU un accès immédiat et sans restriction au territoire syrien.
Les Britanniques prudents
Néanmoins, depuis la levée de l’embargo européen sur les armes en Syrie, pour laquelle militait le Royaume-Uni, l’heure est à la prudence : Londres a décidé de reporter sa décision sur l’envoi d’armes aux rebelles syriens après la conférence de paix prévue bientôt à Genève, avec pour objectif de pousser Bachar el-Assad à y faire de véritables concessions.
Comme la France, le Royaume-Uni estime qu’armer les rebelles pro-Occidentaux empêcherait des combattants islamistes de prendre le dessus, mais de nombreux députés, ainsi que la majorité des Britanniques, selon un récent sondage, sont opposés à une quelconque intervention en Syrie.