Sur les 166 hommes toujours détenus dans la prison militaire américaine de Guantanamo, plus de la moitié sont originaires du Yémen. Les prisonniers yéménites représentent aussi la majorité des détenus considérés comme libérables, en l'absence d'éléments à charge contre eux.
Levée du moratoire
Pourtant, depuis la fin de l'année 2009, leur retour au Yémen a été formellement interdit par les Etats-Unis. En cause, d’abord, une tentative d'attentat, à Noël 2009, qui avait été fomentée au Yémen. Par ailleurs, certains ex-détenus yéménites de Guantanamo, transférés dans leur pays d'origine avant 2009, ont rejoint les rangs d'al-Qaïda.
Trois ans et demi plus tard, un mouvement massif de grève de la faim à Guantanamo a fait changer d'avis le président américain. Jeudi 23 mai, lors d'un discours sur la stratégie antiterroriste américaine, Barack Obama a annoncé la levée du moratoire. Le transfèrement des détenus yéménites peut donc reprendre.
Quel avenir pour les non libérables de Guantanamo ?
Le gouvernement de Sanaa dit d'ores et déjà préparer leur rapatriement, même si aucun détail n'est encore connu. Une autre question reste en suspend : qu'adviendra-t-il des détenus yéménites considérés comme non libérables par les Etats-Unis ?
Barack Obama a confirmé vouloir les traduire en justice sur le sol américain. Mais pour l'instant, à Washington, le Congrès y est toujours opposé.