Liban: la ville de Tripoli contaminée par la folie meurtrière syrienne

De violents combats entre des miliciens sunnites et alaouites secouent Tripoli, la deuxième ville du Liban depuis dimanche 19 mai. Le bilan est lourd : 20 morts au moins et 150 blessés. Débordée et attaquée, l'armée libanaise ne parvient plus à s'interposer entre les belligérants.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Tripoli est désormais une ville abandonnée à la folie meurtrière des miliciens. Impuissant, face à la vague de violence sans précédent depuis la guerre civile il y a 25 ans, le gouvernement s'est éclipsé. Ce sont les notables locaux qui tentent de négocier une trêve entre les miliciens sunnites partisans des rebelles syriens et les combattants alaouites pro-Assad.

Un député de la ville Mohamed Kabbara a évoqué un prochain cessez-le-feu, mais sur le terrain il n'y a aucun signe d'accalmie. Au contraire, il y a des indices alarmants. L'armée, privée de couverture politique et attaquée par les miliciens s'est repliée. Elle a suspendu ses patrouilles et se cantonne dans ses casernes. L'une d'elles a encore été la cible de tirs jeudi. Plusieurs militaires ont été blessés.

Autre signe inquiétant : l'utilisation dans les combats de mortier de gros calibre alors que les snipers tirent sur tout ce qui bouge. Des obus se sont abattus dans le centre-ville à plusieurs kilomètres des zones de combats. On craint sérieusement un assaut général contre le quartier alaouite, comme l'a laissé entendre l'ancien chef de la gendarmerie, aujourd'hui à la retraite. Un général sunnite a établi un lien entre l'assaut contre Qousseir en Syrie et les combats à Tripoli.

Partager :