Iran: le scrutin présidentiel verrouillé par l'ayatollah Khamenei

En Iran, la campagne pour la présidentielle du 14 juin prochain débute ce vendredi 24 mai. Elle sera certainement marquée par l'exclusion de deux figures majeures du scrutin. Mahmoud Ahmadinejad a annoncé qu'il en appellerait au Guide suprême pour relancer dans la course son proche, Esfandiar Rahim Mashaïe. L'ancien président de la République Ali Hachémi Rafsandjani, l'autre disqualifié de poids, s'en est pris aux conservateurs du régime, dénonçant un scrutin verrouillé.

« Leur ignorance est inquiétante. Ne comprennent-ils pas ce qu'ils sont en train de faire ? » Ces phrases prononcées devant son équipe de campagne, Ali Hachémi Rafsandjani les adresse sans doute au Conseil des gardiens de la Constitution qui ont invalidé sa candidature. Peut-être aussi à l'ayatollah Ali Khamenei, artisan du verrouillage de ce scrutin.

Les huit candidats ayant reçu le feu vert pour se présenter à la course à la présidentielle sont liés soit au Guide, soit à l'appareil sécuritaire. Ali Hachémi Rafsandjani, dépeint comme libéral même s'il est surtout un pilier du régime, fustige la rigidité des conservateurs au pouvoir, comme il l'avait fait après l'élection contestée de 2009.

Quant à Esfandiar Rahim Mashaïe, le candidat adoubé par le président sortant Mahmoud Ahmadinejad, son éviction va faire l'objet d'un recours auprès du Guide suprême.

En attendant, Ali Rafsandjani a demandé au peuple iranien de ne pas désespérer. Les conditions de désignation des candidats et le climat délétère qui semble s'installer en ce début de campagne font craindre l'abstention des électeurs.

Partager :