Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
On aurait pu s’attendre à ce que le Premier ministre turc, qui ne rate jamais une occasion de promettre la perte de Bachar el-Assad et soutient ouvertement l’opposition à son régime, se satisfasse, au moins discrètement, des frappes israéliennes contre les cibles militaires syriennes de ces derniers jours.
Mais ce serait compter sans la profonde aversion que Recep Tayyip Erdogan garde contre le gouvernement de Benyamin Netanyahou, malgré la normalisation de leurs relations en cours depuis un mois et demi. Les négociations pour l’indemnisation des victimes du raid israélien contre le navire humanitaire Mavi Marmara, condition de cette normalisation, sont d’ailleurs proches de la conclusion.
La situation de Banias passée sous silence
Selon Recep Tayyip Erdogan, l’attaque menée par Israël ce week-end près de Damas ne fait que renforcer le pouvoir illégal du président syrien. Cela lui permet de couvrir le récent massacre contre les populations civiles à Banias. Il a au passage vertement critiqué le régime iranien, soutien avoué de Bachar el-Assad, pour avoir fermé les yeux sur ces exactions. Il a également demandé aux Nations unies de réunir le Conseil de sécurité pour enquêter et condamner les attaques qui ont fait plusieurs dizaines de morts dans cette petite ville proche de la côte méditerranéenne.