Israël: coup de frein discret sur le développement des colonies en Cisjordanie

Il n’y a toujours aucune annonce officielle de la part du gouvernement israélien, mais il semble bien que celui-ci a décidé de freiner la construction dans les colonies de Cisjordanie. Un geste discret, dont on ignore encore s’il aura des conséquences sur le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis septembre 2010.

Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez

Le coup de frein est confirmé par le mouvement anti-colonisation La Paix maintenant, qui observe à la loupe chaque appel d’offres et chaque chantier dans les colonies juives. « Aucun appel d’offres n’a été publié pour la Cisjordanie ou pour Jérusalem-Est depuis le début de l’année », note La Paix maintenant.

Le mouvement se refuse cependant à parler de « gel » de la construction dans les Territoires revendiqués par les Palestiniens, car les chantiers en cours se poursuivent. Du côté de l’Autorité palestinienne, justement, on rappelle que selon les résolutions de l’ONU, Israël a pour obligation de cesser totalement la colonisation.

Le rôle des Etats-Unis difficile à lire

La décision silencieuse du gouvernement de l’Etat hébreu intervient au moment où l’administration américaine tente de ressusciter le processus de paix. Après la visite de Barack Obama à Jérusalem et à Ramallah, en mars dernier, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, poursuit ses consultations.

Interrogé par RFI, un diplomate français expliquait ces derniers jours que les Etats-Unis travaillent actuellement sans en informer leurs partenaires et alliés, notamment européens. Difficile, dans ces conditions, d’évaluer les chances de réussite des efforts américains, avec ou sans coup de frein à la colonisation israélienne.

Ce 8 mai, Israël fête le « Jour de Jérusalem »

Ce coup de frein à la colonisation intervient à la veille de la célébration en Israël du « Jour de Jérusalem », ce mercredi 8 mai, rappelant la conquête de la partie orientale de la ville durant la Guerre des Six-Jours, en 1967. Depuis, l’Etat hébreu considère la ville comme sa capitale « réunifiée » et éternelle, ce que la communauté internationale n’a jamais reconnu. Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est pour en faire la capitale d’un futur Etat palestinien.

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