Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez
Le coup de frein est confirmé par le mouvement anti-colonisation La Paix maintenant, qui observe à la loupe chaque appel d’offres et chaque chantier dans les colonies juives. « Aucun appel d’offres n’a été publié pour la Cisjordanie ou pour Jérusalem-Est depuis le début de l’année », note La Paix maintenant.
Le mouvement se refuse cependant à parler de « gel » de la construction dans les Territoires revendiqués par les Palestiniens, car les chantiers en cours se poursuivent. Du côté de l’Autorité palestinienne, justement, on rappelle que selon les résolutions de l’ONU, Israël a pour obligation de cesser totalement la colonisation.
Le rôle des Etats-Unis difficile à lire
La décision silencieuse du gouvernement de l’Etat hébreu intervient au moment où l’administration américaine tente de ressusciter le processus de paix. Après la visite de Barack Obama à Jérusalem et à Ramallah, en mars dernier, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, poursuit ses consultations.
Interrogé par RFI, un diplomate français expliquait ces derniers jours que les Etats-Unis travaillent actuellement sans en informer leurs partenaires et alliés, notamment européens. Difficile, dans ces conditions, d’évaluer les chances de réussite des efforts américains, avec ou sans coup de frein à la colonisation israélienne.
Ce 8 mai, Israël fête le « Jour de Jérusalem »
Ce coup de frein à la colonisation intervient à la veille de la célébration en Israël du « Jour de Jérusalem », ce mercredi 8 mai, rappelant la conquête de la partie orientale de la ville durant la Guerre des Six-Jours, en 1967. Depuis, l’Etat hébreu considère la ville comme sa capitale « réunifiée » et éternelle, ce que la communauté internationale n’a jamais reconnu. Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est pour en faire la capitale d’un futur Etat palestinien.