Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Pour la Russie, il s’agit de ne pas réitérer en Syrie le précédent des « ADM », les armes de destructions massives irakiennes. Ce prétexte avait été invoqué par les Etats-Unis pour envahir ce pays en 2003, puis il est apparu que les fameuses « ADM » de Sadam Hussein n’existaient pas.
L’émissaire de Vladimir Poutine pour le Moyen-Orient, Mikhail Bogdanov, a déclaré depuis Beyrouth où il a rencontré notamment le porte-parole du Parlement, Nabih Berri, que « les informations faisant état de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie ne doivent pas constituer un alibi pour une intervention militaire ».
La Russie veut voir les preuves
« S’il y a des preuves sérieuses, il faut les montrer immédiatement et ne pas les dissimuler », a déclaré Mikhail Bogdanov, qui est aussi vice-ministre des Affaires étrangères. Selon lui, « il faut s’assurer de ces données immédiatement, et conformément aux critères internationaux, et non pas les utiliser pour atteindre d’autres objectifs ».
Le diplomate russe « veut aussi connaitre la vérité et avoir des preuves sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie ». Mais, selon lui, il ne faut pas se baser sur des informations rapportées sur des médias « qui ne s’appuient par sur des faits ».
L’émissaire de Vladimir Poutine a par ailleurs rappelé « l’expérience passée d’une intervention violente dans les affaires irakiennes, au prétexte qu’il y avait des ADM, et cela s’est révélé faux, en fin de compte ».