Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Bassem Youssef a été fidèle à lui-même. Il a tourné en dérision l’audience devant le parquet qui avait lancé un mandat d’arrêt contre lui. Celui qui devait être « cuisiné » a pris le mot au pied de la lettre et est arrivé coiffé d’une sorte d’énorme casserole représentant le couvre-chef dont le président Morsi avait été affublé lors d’une visite au Pakistan.
L’humoriste a serré les mains et salué la foule de centaines de fans qui se pressait aux abords du palais de justice. Durant l’interrogatoire, il n’a pas cessé d’envoyer des tweets moqueurs : « les policiers et les magistrats veulent se faire prendre en photo avec moi. C’est peut-être la vraie raison pour laquelle j’ai été convoqué ».
Bref, la procédure qui devait faire peur ou au moins impressionner l’homme aux trente millions de téléspectateurs a été tournée en ridicule. D’autres journalistes laïcs sont, eux aussi poursuivis comme Bassem Youssef pour injure au président et blasphème contre l’islam.
Le parquet traîne par contre des pieds quand il s’agit de poursuivre des présentateurs islamistes qui vont jusqu’à appeler au meurtre des opposants au président Frère musulman.