Avec la prise de Raqa, le conflit syrien est à un tournant

Alors que le président Bachar el-Assad se dit toujours confiant, il y a peut-être un tournant dans le conflit syrien. Les combattants du Front al-Nusra ont capturé lundi 4 mars le gouverneur de Raqa, et pris cette ville du nord du pays. La statue de l’ancien président Hafez el-Assad, père de Bachar el-Assad, a été détruite alors que des centaines de civils célébraient la victoire.

En deux ans de conflit, c’est la première fois qu’une capitale provinciale est entièrement contrôlée par les insurgés. Lundi soir, les jihadistes encerclent le siège du gouvernorat de Raqa, le gouverneur et le secrétaire général du parti Baas, le parti au pouvoir, sont fait prisonniers.

Les jihadistes du front al-Nusra filment la scène ; un extrait diffusé sur internet montre les deux hauts responsables entourés de combattants. Les images sont de mauvaise qualité mais le son est parfaitement audible. Un insurgé explique, d’un ton calme, le point de vue de l’opposition au gouverneur : « Nous voulons en finir avec ce régime », dit-il.

A l’extérieur, l’ambiance est moins paisible. Malgré la poursuite des combats, des centaines de civils célèbrent la prise de Raqa. La statue de l’ancien président Hafez el-Assad, père de Bachar el-Assad, est mise à terre. La scène ressemble à la chute de Bagdad en 2003 et la démolition de la statue de Saddam Hussein. La foule se rue sur l’épave en bronze, elle la piétine. Certains crient : « Bachar el-Assad, viens voir ton père ».

Mais malgré cette nouvelle perte pour le régime, le président syrien reste imperturbable. « Nous sommes en passe de l’emporter face aux rebelles », a-t-il déclaré ce mardi 3 mars.

Le roi de Jordanie, Abdallah II, estime qu'une transition politique est plus « urgente » que jamais pour « sauvegarder l'intégrité territoriale » de la Syrie. Il était en visite officielle à Ankara, alors que Turquie et Jordanie voient affluer plusieurs dizaines de milliers de réfugiés syriens sur leur territoire.

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