De notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
C’est à l’occasion des manifestations de l’opposition lors de la commémoration de la révolution du 25 janvier que le harcèlement sexuel ciblé a éclaté au grand jour sur la place Tahrir.
Selon les témoins, une trentaine de femmes ont été isolées puis agressées par des bandes de jeunes gens disciplinés. Certaines des jeunes femmes dénudées à coup de canifs et de cutters ont été grièvement blessées et pénétrées. Des agressions qui se sont régulièrement répétées lors de toutes les manifestations de l’opposition.
Des groupes révolutionnaires ont accusé le pouvoir des Frères musulmans d’être, directement ou indirectement, à l’origine des agressions sexuelles. Des accusations que la confrérie a qualifiées de « ridicules ».
Toutefois, le cheikh Abou Islam, proche de la confrérie, a déclaré que « neuf femmes sur dix de celles qui ont été violées place Tahrir étaient des croisées », déshabillées et laides. Des membres du Sénat, dominé par les islamistes, ont eux aussi accusé les femmes d’être responsables de ce qui leur était arrivé.