Avec nos envoyés spéciaux au Caire, Manu Pochez et Daniel Vallot
Ils sont apparus dans les mois qui ont suivi la révolution de 2011. Tout autour de la place Tahrir, dans les rues commerçantes du centre-ville, ils envahissent les trottoirs pour essayer de vendre des vêtements, des montres ou des lunettes de soleil.
« Moi j’ai quatre frères, ils sont tous au chômage. Vous voyez, les gens qui sont ici sur le trottoir, ils sont obligés de chercher du travail. Ce n’est pas digne comme situation ! On veut travailler, mais on n’y arrive pas, il y a pas de travail. On est tous dans le pétrin », résume l’un de ces petits vendeurs qui se multiplient dans les rues de la capitale égyptienne.
Après la révolution, Mohammed 35 ans, a été obligé de fermer son magasin. Incapable de payer le loyer de la boutique, il vend désormais des maillots de foot à même le trottoir. « Sans stabilité, on ne pourra pas gagner notre vie. Avant, ça allait. Mais maintenant, il y a la crise économique. Le résultat, c’est que je gagne deux fois moins que ce je gagnais auparavant », explique-t-il.
Comme les autres vendeurs de rue, Mohammed parvient tout juste à joindre les deux bouts. Et il craint de ne plus y parvenir du tout si la crise traversée par l’Egypte devait perdurer dans les mois à venir.