Egypte: l'opposition maintient son appel à manifester

L’opposition égyptienne et le parti Justice et Liberté, le parti des Frères musulmans, se sont entendus jeudi lors d’une réunion au Caire, afin de favoriser le dialogue pour négocier une sortie de crise et stopper les récentes violences qui ont fait 56 morts. La réunion était organisée à l’initiative d’Al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite. Reste à savoir si cet appel a des chances d’être entendu dans les manifestations prévues ce vendredi 1er février.

Avec nos envoyés spéciaux au Caire

Il y a, au sein de la population égyptienne et parmi ceux qui s’apprêtent à manifester ce vendredi 1er février, la volonté, bien sûr, d’éviter une répétition des violences qui ont éclaté au cours de la semaine écoulée. Mais il y a également une colère et une tension, toujours très importantes et qui peuvent déboucher, justement, sur une nouvelle journée d’affrontements.

Autre difficulté, cet appel au calme et au dialogue a été lancé par des partis d’opposition, qui sont de moins en moins écoutés par la base, par les jeunes de la place Tahrir et par le noyau dur de la contestation.

C’est très frappant, lorsque l’on parle aux révolutionnaires. Ils n’accordent que très peu de légitimité, désormais, aux responsables du Front de salut national. Beaucoup, sur la place Tahrir, sont d’ailleurs très critiques à l’égard de la réunion qui a eu lieu hier et à l’égard de Mohamed el-Baradeï, qui a finalement accepté de rencontrer des dirigeants du parti présidentiel.

« Ces politiciens-là ne nous représentent plus », expliquent les jeunes de la place Tahrir. Des jeunes qui se disent prêts, donc, à en découdre de nouveau aujourd’hui, avec les forces de l’ordre.

Dans les grandes manifestations anti-Morsi, ces militants radicaux ne sont qu’une minorité, bien sûr. Mais ce sont bien souvent ceux-là, qui se retrouvent en première ligne face à la police et ce sont eux qui avaient joué, il y a deux ans, un rôle décisif lors de la chute de Moubarak.

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