Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Le ton était aimable. Angela Merkel a évoqué la voix importante et la contribution de l'Egypte au Moyen-Orient. Mais la chancelière allemande n'a pas hésité à évoquer la politique intérieure de Mohamed Morsi. Elle a réclamé qu'un dialogue avec l'opposition ait lieu, et que les droits de l'homme soient respectés, tout comme la liberté religieuse.
L'intéressé s'est voulu conciliant. Mohamed Morsi a promis de faire de son pays un « Etat de droit » où les militaires et les religieux n'auraient pas le dernier mot.
Mais si le chef de l'etat égyptien voulait profiter de sa visite à Berlin pour rassurer, il entendait aussi, fort d'une importante délégation économique, repartir avec des promesses sonnantes et trébuchantes.
Angela Merkel a poliment rappelé que certaines conditions préalables devaient d'abord être réunies : « Plus la stabilité règnera en Egypte, plus il sera facile pour des entreprises allemandes d'investir en Egypte. Il est donc important que les incertitudes actuelles disparaissent. »
Quant aux efforts financiers du gouvernement allemand, ils sont liés pour Berlin à la situation politique sur place et à la mise en œuvre des promesses du président Morsi. L'effacement partiel de la dette égyptienne par l'Allemagne, soit 250 millions d'euros, reste en attendant bloqué.