Syrie: trois journalistes de la radio d'Etat font défection

En Syrie, trois journalistes de la radio-télévision publique ont décidé de faire défection. Obligés d'être aux ordres du régime, ils ont préféré partir, avec les dangers que cela comporte. Ils ont annoncé officiellement leur défection à Paris, où ils ont trouvé asile.

La scène se passe dans une librairie parisienne. Entouré de deux de ses collègues féminines, un drapeau syrien sur les épaules, Kamal Jamal Beck, directeur des programmes à la radio d'Etat syrienne, lit une déclaration solennelle : « Nous annonçons notre défection des médias officiels du régime. Nous avons l'honneur de rejoindre officiellement les rangs de la révolution. Nous nous mettons à son service. Vive la Syrie libre ! »

Les trois journalistes expliquent que, depuis le début de la révolution, ils étaient obligés de diffuser de fausses nouvelles, que c'était une réelle souffrance, mais que démissionner était très difficile. Les pressions étaient trop fortes. « On nous convoquait, on nous menaçait sans arrêt, nous ou notre famille. ' Si vous n'avez pas peur pour vous, nous disaient-ils, craignez pour votre famille, vos parents, vos enfants, vos frères et soeurs '. C'était clairement des menaces de mort », témoigne Lama al-Khadra, directrice de la rédaction à la radio de Damas.

Finalement, Lama al-Khadra, Kamal Jamal Beck, ainsi que Baddour Abdel Karim ont décidé de partir lorsqu'un de leurs collègues a disparu, probablement éliminé par le régime. Ils ont réussi à venir à Paris avec des visas fournis par le gouvernement français. Ils ont amené leurs familles avec eux.

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