Syrie: pour le vice-président Farouk al-Chareh, il faut négocier un compromis avec les rebelles

Pas de trêve en Syrie où selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme les combats ont fait environ 120 morts dimanche 16 décembre. Pour la première fois depuis le début du conflit en Syrie, les forces aériennes ont attaqué directement un camp palestinien, à Yarmouk, au sud de Damas, faisant de très nombreuses victimes. Les combattants rebelles syriens annoncent une offensive d'envergure dans la région de Hama. Les insurgés se préparent à attaquer toutes les positions gouvernementales dans le centre du pays. Le vice-président syrien, qui s’est peu exprimé depuis le début de la crise, déclare lui qu’aucun camp ne peut l’emporter militairement.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Dans sa première interview depuis le début de la crise en mars 2011, le vice-président syrien Farouk al-Chareh a estimé que ni le régime, ni l’opposition armée ne peuvent l’emporter. Une position différente de celle du président Bachar el-Assad qui a assuré à plusieurs reprises que la guerre prendra du temps mais se terminera par la victoire des forces du régime.

Dans cet entretien accordé au quotidien libanais al-Akhbar, Farouk al-Chareh prend également ses distances avec l’option militaire prônée par les durs du régime. Certes dit-il, le devoir de l’Etat est de protéger ses citoyens mais il y a une différence entre cela et la poursuite d’une solution sécuritaire à la crise.

Le vice-président, qui est originaire de Deraa, berceau de la contestation, a appelé à un compromis historique entre les protagonistes avec la participation des principaux pays de la région et des membres du conseil de sécurité de l’ONU. Selon lui ce règlement doit garantir avant tout l’arrêt de la violence et la formation d’un gouvernement d’union nationale avec de larges pouvoirs.

Pour le vice-président, il s’agit de défendre l’existence de la Syrie et non pas celle d’un homme ou d’un régime. Il affirme que l’opposition ne peut pas prétendre être le représentant unique du peuple syrien de même que le régime n’est pas capable de mener seul le changement sans la participation de nouveaux partenaires.
 

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