Turquie : Ankara appelle Turcs et Arabes à coopérer pour résoudre les conflits régionaux

Ahmet Davutoglu a appelé samedi les pays arabes à unir leurs efforts avec la Turquie pour résoudre les crises régionales, à commencer par la question palestinienne et le conflit syrien. Le chef de la diplomatie turque s'est exprimé lors d'un forum turco-arabe à Istanbul devant les représentants de vingt-et-un pays arabes, dont douze ministres des Affaires étrangères. Le président de cette réunion, le ministre libanais Adnan Mansour, a  appelé à l'arrêt de toute intervention extérieure et notamment militaire dans la crise syrienne. Mais son message n'a pas vraiment été repris. La déclaration finale reste très timide, signe des dissensions.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Ce Forum turco-arabe, cinquième du nom, créé à l’instigation de la Turquie en 2007, a certes fait la démonstration d’une belle unité sur la question israélo-palestinienne, dénonçant la poursuite de l’occupation israélienne et réclamant la pleine indépendance de la Palestine. Mais il fait aussi preuve de bien moins de convergences de vues sur le dossier syrien.

En pointe dans son opposition au régime syrien, autrefois ami, la Turquie a réitéré ses attaques contre le pouvoir de Bachar el-Assad, un système « réduit à une simple milice qui recourt à la violence pour se maintenir en place ». C'est pourquoi la proposition du chef de la diplomatie libanaise Adnan Mansour de travailler à un processus politique de transition en Syrie serait une initiative qui ne servirait qu’à faire gagner du temps au régime baasiste, et donc une proposition certes de principe, mais nulle et non avenue pour Ahmet Davutoglu, le chef de la diplomatie turque.

Sur cette question épineuse, et qui divise les pays de la région, le forum s’est donc contenté d’une déclaration très générale, apportant un soutien – là aussi de pur principe – à la mission du médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe Laklhdar Brahimi, même si elle ne convainc en fait personne.

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