Alors que la priorité devrait être l'organisation de la transition politique, l'opposition syrienne est divisée, composée de plusieurs courants.
Il y a les Syriens de l’étranger auxquel il est reproché leur manque de légitimité. Il y a les militaires de l'Armée syrienne libre auxquels il est expliqué que leur rôle doit se restreindre à la lutte armée. Il y a aussi le CNS, le Conseil national syrien, fondé en Turquie et soutenu par la France et les pays du Golfe.
La démission de Basma Kodmani
Bassma Kodmani, responsable des relations extérieures du CNS a annoncé sa démission du mouvement ce mardi 28 août. Dans un entretien à l'AFP, elle déclare regretter le manque de crédibilité du conseil qui «n'a pas su conserver la confiance que le peuple avait mis en lui lors de sa création.»
Principale force de l'opposition, le CNS a des tendances hégémoniques au sein de l'opposition à Bachar el-Assad. Il est contesté par les autres mouvements comme le CNCD, Comité national de coordination pour le changement démocratique. Son responsable à l’étranger, Haythem Al Manaa dit s’être battu toute sa vie contre de telles pratiques et refuse qu’un seul groupe s’autoproclame à la tête du pays et décide pour les autres. Une critique que Bassma Kodmani reprend également à son compte quand elle déclare que «le CNS ne travaille pas bien avec les autres groupes d'opposition.» Une critique que le CNS admet quand l'un de ses membres, Monzer Makhous, reconnaît au micro de RFI «qu'aucun gouvernement de transition ne verra le jour ou ne pourra perdurer s'il n'est pas le fruit d'un dialogue et d'une coordination.»
Comment fédérer l'opposition
Plusieurs initiatives tentent de faire échec à ces dissenssions et à la propagande du régime qui souligne l'amateurisme de l'opposition.
Ainsi la réunion de Berlin qui a rassemblé ce mardi 28 août des experts issus de différents mouvances de l'opposition à Bachar el-Assad. Ils ont présenté leurs pistes pour un nouveau cadre institutionnel, juridique et social pour la Syrie, un cadre qui fasse consensus.
Autre initiative, une vingtaine de formations politiques, qui se disent opposées à la fois au régime et à l'opposition armée, ont fait savoirce mardi 28 août qu'elles souhaitaient organiser le 12 septembre prochain une conférence à Damas pour mettre en place un régime démocratique sans recourir aux armes.