Cette visite est « une grosse erreur » : le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu l'a dit en personne à Ban Ki-moon. Washington, plus diplomate, aurait chargé Susan Rice, son ambassadrice à l'ONU, de conseiller au secrétaire général de ne pas se rendre à Téhéran, « un pays qui viole tant de règles internationales ».
Pourtant, en marge du sommet, Ban Ki-moon compte justement parler avec les dirigeants iraniens des inquiétudes de la communauté internationale concernant leur programme nucléaire et la crise en Syrie, Téhéran étant le principal soutien de Bachar el-Assad.
Et ces inquiétudes, les Américains comme les Israéliens les partagent. Mais en réalité, ce que les deux pays craignent, c'est que l'Iran ne se serve de la visite de Ban Ki-moon pour donner plus de retentissement à la réunion afin de rompre l'isolement diplomatique dans lequel les Occidentaux tentent de l'enfermer.
D'un autre côté, comme le soulignait la semaine dernière un diplomate onusien, Ban Ki-moon n'a « pas d'autre choix » que d'aller à Téhéran. La réunion des non-alignés est un rendez-vous international majeur, les secrétaires généraux de l'ONU s'y sont toujours rendus.
En rompant cette tradition, Ban Ki-moon aurait pu donner l'impression qu'il se rangeait du côté des Etats-Unis, ce qui aurait considérablement affaibli sa position dans les dossiers du nucléaire iranien et de la Syrie. Des dossiers sensibles, sur lesquels il doit justement montrer sa neutralité et son indépendance.