A Alep, le repli de l'ASL pousse les populations à l'exil

En Syrie à mesure que les combats s’intensifient à Alep, les habitants fuient la ville en direction des villages voisins ou vers la Turquie ou le Liban. Des milliers de personnes fuient, plus de 276 000 selon le HCR, et ceux qui restent craignent les représailles de l'armée loyaliste. Le Conseil national syrien presse la communauté internationale d'agir et d'aider matériellement la rébellion. Du côté des partisans du clan el-Assad, Téhéran, principal allié régional de la Syrie, a organisé une conférence internationale «consultative».

A Alep, tous les habitants n’ont pas rejoint l’insurrection, mais ceux qui l’ont fait sont obligés de fuir désormais.

Sur le terrain l’Armée syrienne libre (ASL) s’est repliée et cède la place aux forces loyalistes. Selon un habitant d’Alep qui préfère garder l’anonymat, le régime reprend le dessus : « L’armée régulière a lancé une opération de ratissage. Les soldats tirent sur tout ce qui bouge. En plus, il y a des bombardements aléatoires qui touchent pratiquement tous les quartiers de la ville et même les villages aux alentours où les habitants d’Alep s’étaient réfugiés pour échapper aux combats. »

La bataille d’Alep semble tourner à l’avantage de l’armée régulière. Les insurgés disent opérer un repli stratégique, mais en attendant, ce sont les civils qui payent le prix fort. Ils sont obligés de fuir comme le raconte notre témoin : « Il y a un groupe de 2000 personnes qui a fui vers la frontière turque. Ces gens attendraient d’obtenir leurs autorisations d’entrée et leurs statuts de réfugiés. Il y a de plus en plus de déplacés à mesure que les bombardements s’intensifient. »

En quinze jours les ONG ont compté plus de 3000 victimes à Alep et pour la seule journée de jeudi 9 août, l'Obervatoire syrien des droits de l'homme avance le chiffre de 96 morts dont 37 civils. Pour ce qui est des réfugiés et déplacés, Les Nations unies parlent d’un million et demi de déplacés dans tout le pays.

La communauté internationale pressée d'agir par le Conseil national syrien

Le CNS accuse la communauté internationale d'être responsable du revers militaire de la rébellion à Alep. Car, comme le souligne Radwan Ziadeh, du CNS, rien n’a été fait pour armer les rebelles. « L'Armée syrienne libre, à Alep dans le quartier de Salah Eddine, n'avait tout simplement plus de munitions. Et c'est pour ça qu'elle a été obligée de battre en retraite. »

Dans les quartiers évacués par l'ASL, la population craint des représailles de la part de l'armée loyaliste. Radwan Ziadeh presse la communauté internationale d'agir pour aider la population civile :  « Nous sommes là face à une extrême urgence... Les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et d'autres pays ne cessent de répéter leur soutien à la population syrienne. Mais ces paroles ne sont pas suivies d'actes. Nous devons arrêter des déclarations de bonne foi. Nous devons arrêter des prétendues initiatives et les réunions à n'en plus finir. Nous devons apporter un soutien concret à l'Armée syrienne libre et imposer une zone d'exclusion aérienne. C'est bien la seule façon d'en finir avec le régime d'Assad. »

 

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