Les Iraniens bientôt déconnectés d'internet?

Début août, le gouvernement iranien a annoncé le retrait de tous ses sites institutionnels et gouvernementaux d’internet à partir de septembre afin de se protéger des cyber-attaques. Une première étape en vue de l’élaboration d’un réseau intranet national coupé du reste du monde pour 2013.

Selon The Daily Telegraph, le ministre iranien des technologies de l'information et de la communication Reza Taghipour aurait justifié cette mesure, lors d’une conférence à l’université Amir Kabir de Téhéran, en expliquant qu’internet n’était pas un réseau neutre et digne de confiance, car contrôlé par « un ou deux pays hostiles à l’Iran ». Probable référence aux Etats-Unis et Israël, suspectés d’être à l’origine des récents virus Stuxnet et Flame qui ont infecté les réseaux iraniens, respectivement pour ralentir son programme nucléaire et espionner ses liens avec les autres pays du Moyen-Orient.

Objectif final des autorités iraniennes : remplacer internet par un intranet national dans les 18 prochains mois. L’Iran ne serait en tout cas pas le premier pays à se couper virtuellement du monde. La Corée du Nord fonctionne avec son propre intranet, Kwangmyong (« intelligent » en Coréen) depuis 2000 et la Chine possède un vaste firewall (pare-feu) assurant le filtrage d’internet presque aussi célèbre que sa grande muraille.

Les officiels iraniens avaient pourtant démenti la mise en place d’un tel projet en avril dernier, suite à un rapport de Reporters Sans Frontières qui annonçait que l’Iran avait l’intention de bloquer l’accès au web de ses citoyens dans les prochains mois. La politique du régime islamique pour instituer un « internet propre », selon sa propre expression, apparait pour le moins confuse. Fin juillet, quelques jours seulement après avoir décidé de couper l’accès des Iraniens aux réseaux sociaux, le Guide suprême de la Révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, rejoignait Instagram, le très populaire site de partage de photographie, racheté par Facebook en avril 2012.

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