Avec notre correspondant à Sofia, Alexandre Levy
L'émotion est palpable ce jeudi matin en Bulgarie. L'attentat d'hier fait la Une de tous les médias du pays, on y parle d'horreur, de bain de sang, mais aussi de scènes de panique, de chaos, de désorganisation... « C'est un choc pour nous tous », a déclaré le Premier ministre Boïko Borissov.
Cette situation est complètement inédite. La Bulgarie n'a jamais connu d'attentat-suicide. C'est un pays multiethnique, fier de sa tolérance. Et la Bulgarie est aussi un pays qui occupe une place à part dans le cœur des Israéliens. Pendant la Seconde Guerre mondiale, aucun juif n'a été déporté, et c'est une autre fierté bulgare.
Or, aujourd'hui, ce sont des Israéliens qui ont été visés. Des responsables de la communauté juive ont exprimé leur émotion. C'est la première fois que des juifs sont morts dans ce pays parce qu'ils étaient juifs, disent-ils. À cette émotion s'ajoutent désormais de nombreuses interrogations.
Selon des médias israéliens, les Bulgares savaient dès janvier dernier qu'un attentat se préparait dans leur pays. Pourquoi avoir ignoré la menace terroriste ? Ensuite, la question de la sécurité des frontières bulgares va certainement de nouveau se poser. Et enfin, pourquoi la Bulgarie ? À cause de son soutien à Israël ? Mais Sofia cultive aussi des liens forts qui datent du régime communiste avec le monde arabe...
Beaucoup de questions et peu de réponses pour l'instant. Une chose est sûre pour les Bulgares, le temps de l'insouciance est terminé aujourd'hui. Ils sont bien sur la carte du terrorisme international et ils devront apprendre à vivre avec cette nouvelle réalité.