Conférence sur la Syrie: Hollande demande cinq engagements à la communauté internationale

La réunion du Amis du peuple syrien a débuté ce vendredi à Paris, en présence de plus de cent délégations occidentales et arabes, mais sans la Russie, ni la Chine qui n’ont pas souhaité s’y joindre. Lors du discours d’ouverture, le président François Hollande a invité la communauté internationale à prendre cinq engagements.

La moitié de la planète était présente, selon l’expression employée par François Hollande lors de son discours d’ouverture, à la réunion des Amis du peuple syrien qui se tient ce vendredi à Paris. C'est la troisième du genre, après celles de Tunis, fin février, et d’Istanbul, début avril. Des représentants des différents courants de l'opposition syrienne étaient présents, de même que les ministre des Affaires étrangères de nombreux pays, dont la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton.

Après avoir demandé une minute de silence à la mémoire des victimes et rappelé ensuite les circonstances dramatiques d’une situation « chaque jour plus éprouvante », le président français a estimé que le plan de sortie de crise de Kofi Annan restait le moyen le plus sûr pour faire cesser les massacres. Et il a reconnu que si l’accord de Genève du 30 juin n’avait pas donné un résultat « entièrement satisfaisant », ce dernier constituait néanmoins « un pas dans la bonne direction » qui représentait « un moyen d’en sortir ».

François Hollande a appelé les pays présents à prendre cinq engagements : le refus de toute immunité pour les crimes commis en Syrie ; l’application de sanctions économiques et financières à l’égard du régime syrien ; le renforcement du soutien à l’opposition démocratique, notamment en lui fournissant des moyens de communication ; une aide humanitaire efficace pour venir en soutien à la population ; et enfin, la promesse que la communauté internationale aidera le peuple syrien à reconstruire le pays.

Plus tôt dans le discours, le président français s’était adressé « à ceux qui ne sont pas là », « à ceux qui nous reprochent de faire ingérence », autrement dit à la Russie et à la Chine. « Au moment où nous en sommes », a-t-il indiqué, il n’est plus contestable que cette crise est devenue une « menace internationale ».

La conséquence, a-t-il insisté, c’est que Bachar el-Assad « doit partir » et qu’un gouvernement de transition « doit être constitué ». « A ceux qui estime que son maintien peut éviter le chaos, a-t-il conclu sur le sujet, il faut qu’ils sachent que, dans ce cas, ils auront le régime le plus détestable et le chaos. Et ce chaos menacera leurs
intérêts
» a conclu le président français, dans une autre allusion à la Russie et à la Chine. 

Occidentaux et Arabes pour une nouvelle résolution de l'ONU

A la suite de l'intervention du président français, la France, les Etats-Unis, le Royamue-Uni et la Ligue arabe se sont prononcés pour une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui contiendrait des menaces de sanctions pour Damas. Ils souhaiteraient la placer sous le chapitre 7 de la Déclaration des Nations unies, ce qui implique la possibilité d'un recours à la force en cas de non respect des demandes qui seraient faîtes dans ce texte. Lequel ne peut ceci dit être voté qu'avec l'accord, ou du moins l'abstention de la Russie et de la Chine, un scénario qui paraît toujours peu probable.

Razan Zaitouneh, coordinatrice de comités locaux de coordination, a dénoncé l'inefficacité de la communauté internationale via Skype.  Elle se trouve en Syrie, en clandestinité depuis mai 2011.

 

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