Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La décision du procureur de faire appel du verdict du procès Moubarak n’a eu aucun impact sur la place Tahrir. Une fois la journée de travail terminée et la chaleur tombée, c’est par milliers que les manifestants ont convergé vers la place. Une configuration qui rappelle celle du début du soulèvement contre Hosni Moubarak, il y a un an et demi.
Autre similitude : les revendications augmentent de jour en jour. Samedi 2 juin, les manifestants exigeaient que les accusés soient rejugés et que les élections présidentielles soient suspendues. Ce dimanche, ils ont ajouté à ces exigences l’épuration de la justice et des médias gouvernementaux.
Les Frères musulmans, qui contrôlent les deux chambres du Parlement, cherchent à canaliser le mouvement de protestation vers un soutien à leur candidat au second tour de la présidentielle, prévue le 16 juin.
Pour l’instant, ces tentatives n’ont rien donné. Beaucoup de mouvements révolutionnaires se méfient d’une confrérie que beaucoup disent prête à toutes les promesses pour satisfaire sa soif de pouvoir.