Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
L’offensive de l’armée syrienne se concentre actuellement sur les villes de Qousseir à l’ouest de Homs et Rastane au nord.
Mais c’est surtout Qousseir qui constitue un enjeu stratégique. Ce gros bourg de 40 000 habitants, contrôlé en grande partie par les insurgés, se trouve à seulement 12 kilomètres de la frontière libanaise. C’est par Qousseir que passe le ravitaillement des rebelles en hommes et en armes. La localité est adossée à la région de Wadi Khaled, au nord du Liban, où l’opposition syrienne jouit de la sympathie voire de la complicité des habitants.
Avant de lancer leur assaut contre Qousseir, les troupes régulières syriennes veulent la prendre en tenaille afin de couper les voies de ravitaillement des insurgés. Voilà pourquoi l’armée syrienne a bombardé le pont qui relie cette région au Liban. Un pont emprunté par des réfugiés civils, mais aussi par des hommes armés. Une quarantaine d’entre eux ont été arrêtés et désarmés par l’armée libanaise alors qu’ils tentaient de s’infiltrer au Liban ces trois derniers jours.
Concernant les réfugiés, les sources du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés à Beyrouth indiquent que quelque 250 familles, composées en majorité de femmes et d’enfants, ont traversé la frontière ces dernières 48 heures. Il ne s’agit donc pas d’un exode massif, mais la situation peut empirer car les opérations militaires et les combats ne sont pas encore terminés.