Au Qatar, les discussions ont débuté entre Washington et les talibans

Au Qatar, les Etats-Unis et les talibans ont commencé à discuter ensemble. C'est un responsable des insurgés qui l'a confirmé. Mais pour le Mawlavi Qalamuddin, l'ancien dignitaire taliban, pas question d'appeler ces rencontres « négociations de paix ». On n'en est qu'au début d'un processus, dit-il. En effet, les deux parties posent certaines conditions à toute négociation.

Avant de se mettre autour d'une table avec les Américains, les talibans souhaitent que leurs prisonniers à Guantanamo soient libérés. Mais le gouvernement de Washington ne veut pas encore céder à cette revendication. En revanche, il pousse les rebelles à renoncer à la violence. Alors, comment concilier ces positions ? C'est l'objectif des discussions préalables entamées entre les deux délégations, qui se sont réunies au Qatar.

Ces rencontres ont lieu, bien sûr, dans le plus grand secret. Les équipes sont restreintes. Côté talibans, on parle de quatre à huit émissaires, dont un proche du chef suprême, le mollah Omar. On ignore combien de temps cette première réunion va durer. Toujours selon les talibans, il s'agirait tout d'abord d'instaurer un climat de confiance entre les deux parties.

Ce que l'on sait, en revanche, c'est que l'Afghanistan et le Pakistan voient d'un très mauvais œil ces négociations dont ils sont exclus. C'est pour cela que les deux pays ont proposé d'organiser des pourparlers en Arabie Saoudite, plutôt qu'au Qatar. Une façon de vouloir peser sur un dossier qui leur échappe pour l'instant. Les responsables talibans, eux, tentent de rassurer Kaboul et Islamabad : pour l'instant, disent-ils, rien n'est finalisé.

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