Avec notre correspondant à Washington, Karim Lebhour
Devant le Conseil de sécurité, Navi Pillay a décrit une situation en Syrie qualifiée « d'épouvantable ». Le bilan de la répression est passé de 2 000 morts au mois d'août à plus de 5 000 victimes aujourd'hui.
« Au vu de l'ampleur et de la nature systématique des tueries, des détentions et de la torture, ces actes s'apparentent à des crimes contre l'humanité et c'est la raison laquelle, je recommande de saisir la Cour pénale internationale », déclare-t-elle.
Mais le Conseil de sécurité reste toujours bloqué en raison notamment de l'opposition de la Russie, dont l'ambassadeur Vitaly Churkin refuse toute action contre son allié syrien :
« La Russie encourage le dialogue. Malheureusement certains membres du Conseil de sécurité ne pensent qu'à un changement de régime, décourageant le dialogue en Syrie et entre la Syrie et la Ligue arabe. C'est très dangereux et ils ne cachent même plus le fait qu'ils veulent renverser le régime syrien ».
Le climat au Conseil de sécurité est très tendu avec de violents accrochages verbaux. La France dénonce la passivité, le silence du Conseil de sécurité. Son ambassadeur au Nations unies Gérard Arraud pousse un coup de gueule.
Le régime syrien semble imperturbable. Des élections municipales ont été organisées le 12 décembre, près de 14 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes et ce malgré la campagne de désobéissance civile lancée la veille par des militants pro-démocratie, campagne qui se poursuit dans plusieurs régions du pays et notamment dans la province de Homs.
Les civils paient le prix fort de la répression, alors que les affrontements entre les forces du régime et les déserteurs organisés au sein d'une Armée libre syrienne, se multiplient, comme l'explique Moussab Azzawi, le représentant de l'Observatoire syrien des droits de l'homme.