L'appel à la grève générale pour accroître la pression sur le régime a été bien suivi hier dimanche dans une partie de la Syrie, notamment à Homs, haut lieu de la contestation. Les commerces sont restés fermés et les rues désertes dans plusieurs régions, en réponse à un appel de l'opposition, qui entend entamer une vaste campagne de désobéissance civile alors que les violences, qui ont fait 55 morts vendredi et samedi, ont coûté la vie à au moins 13 civils dimanche à travers le pays.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), quatre civils ont été tués par des tirs des forces gouvernementales à Kafar Takharim, dans la province d'Idleb (nord-ouest). Un adolescent de 16 ans a aussi été tué par les tirs de la Sécurité à Tafas dans la province de Deraa (sud) et un autre civil a péri dans cette même province peu après son arrestation par les forces de sécurité, selon la même source qui ne précise pas les circonstances de sa mort.
Cinq civils, dont deux enfants ont été tués à Homs (centre), encerclée par de nombreux chars et des milliers de soldats, selon des militants qui redoutent « un massacre » imminent. A Douma, près de Damas, deux civils, un jeune homme de 30 ans et une femme de 42 ans, ont péri sous les balles de tireurs embusqués, selon l'OSDH.
Parallèlement, de nouveaux violents affrontements ont opposé des déserteurs et l'armée régulière dans la province d'Idleb, où deux véhicules de transports de troupes ont été incendiés, et dans celle de Deraa, où « trois chars de l'armée ont été incendiés et plusieurs personnes blessées », selon l'OSDH, basé en Grande-Bretagne.
Le dimanche est un jour ouvré en Syrie, où le repos hebdomadaire est observé le vendredi et le samedi. « La plupart des facultés de l'Université de Damas, notamment celles de médecine, d'ingienerie informatique, et d'économie, ont observé la grève », selon les Comités locaux de coordination (LCC), un des groupes qui organisent les manifestations sur le terrain. Selon eux, cette grève marque le début d'une campagne de désobéissance civile qui doit se poursuivre sous d'autres formes: fermeture de routes, sit-in, grèves dans les universités ou les transports, coupures volontaires des téléphones portables...
Avec Afp