La Syrie n’a pas répondu à l’ultimatum de la Ligue arabe

Les responsables syriens continuent d’ignorer le nouveau délai fixé à ce dimanche 4 décembre par la Ligue arabe pour signer un protocole sur l’envoi d’une mission d’observateurs dans le pays. Et ainsi éviter davantage de sanctions. Mais, selon Damas, les discussions sur le projet se poursuivent.

Ce n’est sans doute pas encore ce dimanche qu’on verra le début d’une ouverture de la part du régime de Bachar el-Assad. Et le début de la fin de la crise syrienne qui dure depuis mars et qui a déjà fait plus de 4 000 morts, selon l’ONU.

Un comité ministériel arabe réuni samedi à Doha avait donné à la Syrie 24 heures pour signer le protocole sur l’envoi d’observateurs dans le pays. Mais aucune délégation syrienne n’était attendue ce dimanche au Qatar. Damas aurait en effet demandé de « nouveaux éclaircissements au protocole d’accord qui lui est proposé », a indiqué un haut responsable au Qatar. Et semble donc avoir une nouvelle fois ignoré l’ultimatum arabe.

A l'origine, la Ligue arabe avait donné à Damas jusqu’au 25 novembre pour accepter une mission d’observateurs. Faute de réponse positive, l’organisation avait mis ses menaces à exécution en adoptant la semaine dernière une série de sanctions, entrées en vigueur le 27 novembre.

Des sanctions qui s’alourdissent

La réunion de samedi avait pour objectif de préciser les modalités d’application de nouvelles sanctions. Elle a en particulier établi une liste de 19 personnalités syriennes interdites de voyage dans les pays arabes et dont les avoirs seront gelés dans ces pays. Parmi eux, les principaux chefs des services de sécurité, le frère du président Assad, son cousin, l’homme d’affaires Rami Makhlouf, et les ministres de la Défense et de l’Intérieur.

Il a également été décidé d’interdire toute vente d’armes arabes à la Syrie et de réduire de moitié les vols avec le pays à partir de mi-décembre. Une liste d’hommes d’affaires syriens impliqués dans le financement de la répression sera aussi dressée.

Il y a « très peu de chances » que le régime accepte la venue d’observateurs dans les conditions proposés par la Ligue arabe, a estimé un analyste à Damas. Mais, ce dimanche, la communication ne semblait pas rompue. « Des messages sont échangés entre la Syrie et la Ligue arabe pour parvenir à une certaine vision qui faciliterait la mission d'observateurs en Syrie, tout en préservant les intérêts et la souveraineté syriens », a expliqué à la presse à Damas le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères Jihad Makdissi.

En attendant, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), 30 civils auraient encore été tués ce dimanche par les tirs des forces de sécurité et des milices civiles.

(Avec AFP)

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