Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Pour les manifestants de la place Tahrir c’est la phase deux de la révolution qui a commencé. La place est en effet occupée par des jeunes aux profils variés : des proches du mouvement révolutionnaire du 6 avril aux salafistes du cheikh Hazem Abou Ismaïl, un potentiel candidat à la présidence, en passant par les ultras des deux plus grands clubs de football.
Ces manifestants, qui ont en commun leur colère contre le pouvoir, affirment qu’ils ne quitteront la place que quand leurs revendications seront exaucées. La police, qui avait commencé dans la journée de samedi par vider la place des quelques centaines de personnes qui occupaient le rond point central, a abandonné Tahrir dans la soirée après de violents affrontements avec les manifestants et des échanges de grenades lacrymogènes et de pierres.
Une situation qui embarrasse les différents partis politiques, des Frères musulmans aux libéraux. Des partis qui appellent au calme et à la retenue et qui craignent que ces désordres n’empêchent le bon déroulement des législatives prévues dans huit jours surtout avec l’extension du mouvement à Alexandrie et à Suez.