Une Égyptienne « laïque, libérale, féministe, individualiste et végétarienne» s’affiche nue sur son blog

Pour faire parler de soi et dénoncer des injustices les provocations peuvent s’avérer efficaces. En s’affichant nue sur son blog, une jeune Égyptienne attise les commentaires dans le cadre d’une affaire d’emprisonnement. Au-delà du choc émotionnel et du caractère sociétal dérangeant, on peut s’interroger sur l’efficacité d’une telle communication qui peut à tout moment se retourner contre elle-même. Il faut également se méfier des techniques de désinformation qu’internet peut facilement relayer…

On ne peut s’empêcher de traiter le sujet de cette blogueuse égyptienne qui fait actuellement scandale, sans prévenir des dérives d’internet et des sérieux risques à prendre pour argent comptant les dires d’un blog. Il y a peu, ce fut le blog d’une « lesbienne syrienne » enlevée par les autorités qui avait provoqué l’émoi sur internet. Jusqu’à des slogans comme « nous sommes tous des lesbiennes syriennes » qui se sont révélés totalement vides de sens quand la désinformation fut dévoilée. Car le soi-disant blog de la Syrienne était en fait rédigé par un Américain basé en Ecosse qui avait créé de toute pièce cette histoire à scandale. (À lire ci-dessous)

Le message secoue une Égypte déstabilisée

Il ne semble pas que ce soit le cas cette fois-ci en Égypte. La véracité de l’histoire de l’Egyptienne Aliaa Magda Elmahdy n’est pas vraiment mise en cause. Mais son combat qui commence à être fortement médiatisé suscite certaines questions. Dans quel sens et pour quel but ? Car la demoiselle a de sérieuses revendications et sur son compte Twitter elle s’affirme Secular Liberal Feminist Vegetarian Individualist Egyptian, c'est-à-dire : Egyptienne laïque, libérale, féministe, individualiste et végétarienne. Son message secoue une Égypte déstabilisée et de plus, par provocation, elle pose nue sur son blog pour appuyer ses revendications. Il va de soi, que depuis, la jeune femme crée un buzz qui a des allures de vagues dangereuses dans un pays fragilisé par un « printemps arabe » mouvementé. Les réactions à la provocation sont très vives et contrastées. Cette inconnue, jusque-là, a pris la parole, on peut dire de manière quasi physique, pour dénoncer, selon elle, la condamnation de son ami Karim Amer. Ce dernier, un blogueur a été emprisonné parce qu’il a « insulté l’islam » sur son blog. Il avait ainsi dénoncé la dérive fondamentaliste, selon lui, de la mosquée-université d’Al-Azhar, vitrine de l’islam officiel égyptien. Mais aussi pour avoir traité le président égyptien de l’époque, Hosni Moubarak, de « dictateur ».

 

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