Avec notre correspondante à Amman, Angélique Ferrat
L’histoire du bateau libérien a d'abord été publiée sur le net jeudi dernier, puis devait paraître vendredi. L’un des rédacteurs en chef a immédiatement reçu des menaces et l’exigence de suppression de l'article.
Les attaquants du journal appartiennent à la famille de l’un des responsables du port d’Aqaba. Il a été mis en congé avec d’autres personnes alors qu'une enquête essaie de déterminer qui a permis à ce cargo de reprendre la mer, au moment où toute la Jordanie était en congé de l’Aïd.
Ce bateau était bloqué depuis août, avec 18 tonnes de maïs immangeables. Normalement, l’armateur doit dans ce cas payer une amende avant de récupérer son bateau.
Des soupçons de corruption planent sur cette histoire, mais le journal Al Ghad souligne que l’article ne faisait que donner des faits et que jamais le mot « corruption » n'a été écrit. Cet incident intervient dans un contexte où la presse et le public parlent de plus en plus de corruption ou de détournement de fonds.
Le dernier gouvernement a fait voter par le Parlement un article de loi qui muselait la presse dans les affaires de corruption. La réaction de l’opinion a été telle que le fameux article 23 a été un des dossiers qui a poussé le Premier ministre à la démission le mois dernier.