Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Selon les témoins, les agresseurs, au nombre d’une centaine, sont habillés de noir et cagoulés. Ils circulent au bord de camionnettes 4x4 et leur armement va du fusil d’assaut au lance-roquette en passant par la mitrailleuse lourde. Leur objectif, le commissariat d’Al Arich qui a rouvert ses portes depuis un mois à peine. Il avait été détruit à coup de roquettes durant la révolution.
Les témoins indiquent que certains des agresseurs auraient l’accent palestinien. El-Arich est située à une centaine de kilomètres de la frontière avec Gaza. Une frontière poreuse à cause des centaines de tunnels. Depuis la révolution, le nord du Sinaï est devenu une zone de non-droit à cause de la quasi disparition de la police et du fait que l’armée ne peut pas dépasser la ville d’El-Arich conformément au traité de paix avec Israël. Illustration de cette absence de contrôle sécuritaire : quatre attentats en quatre mois contre les installations d’exportation de gaz égyptien vers Israël.
Les analystes estiment que les attaquants appartiendraient à un mouvement djihadiste palestino-sinaïtique. Certaines des camionnettes des agresseurs arboraient un drapeau noir sur lequel figurait le credo de l’islam « La ilah illa Allah ». L’armée a envoyé des renforts et notamment des blindés à El-Arich où les accrochages sporadiques se sont poursuivis dans la nuit.