Selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, Pegah Ahangarani, 27 ans, a été arrêtée chez elle au début du mois de juillet et incarcérée à la prison d'Evin à Téhéran. On reste sans information sur son sort.
Pegah Ahangarani devait couvrir le Mondial féminin pour le compte de la télévision allemande Deutsche Welle. Mais la journaliste est également actrice-réalisatrice, et serait sympathisante de l'opposition et on ignore quelle « étiquette » a servi de prétexte aux autorités iraniennes pour l'emprisonner.
Une autre journaliste-photographe iranienne, Maryam Majd, a été arrêtée le 17 juin, la veille de son départ pour l’Allemagne. La photographe de 25 ans, également militante des droits des femmes, devait, elle aussi, couvrir la Coupe du monde de football féminin en Allemagne. Collaboratrice de plusieurs journaux, la photographe sportif préparait un livre sur le football féminin. Comme dans la plupart des arrestations, notamment de journalistes, aucun motif n'a été avancé pour l'arrestation de Maryam Majd. Fin juin, le gouvernement allemand et des organisations de journalistes avaient déjà protesté contre l'incarcération de la jeune photojournaliste.
A l'heure actuelle, selon le décompte de l'organisation Reporters sans Frontières (RSF), quelque 22 journalistes et pas moins de 16 bloggeurs sont emprisonnés en Iran.
« La République islamique d’Iran était, dès sa création en 1979, la plus grande prison des journalistes dans tout le Moyen-Orient. Elle en est devenue la plus grande dans le monde depuis la réélection de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009, et les contestations qui s’en sont suivies », regrettait déjà en mars 2010, Reza Moini lors d'un entretien avec le site humanitaire Grotius.fr.
L’Iran est l'un des pays les plus répressifs en matière de liberté de la presse. RSF classe le pays au 172e rang mondial sur 178.