Territoires palestiniens/Israël: Juppé porteur d'une invitation de dialogue à Paris

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé à rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas ce mercredi 1er juin 2011 à Rome, avant de se rendre en Israël et dans les Territoires palestiniens pour d’autres entretiens. Le chef de la diplomatie française est porteur d’une invitation aux Israéliens et aux Palestiniens, leur proposant de relancer leur dialogue à Paris dès ce mois de juin.

Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez

Faute de progrès dans le processus de paix, les Palestiniens envisagent de demander la reconnaissance internationale de leur Etat à l’ONU en septembre. La France pourrait « prendre ses responsabilités » en soutenant un tel geste, a récemment déclaré Nicolas Sarkozy.

Israël s’y oppose clairement. Mark Regev est l’un des conseillers du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.

« C’est une erreur. Cela ne fera en rien progresser la paix. Il n’y a pas d’alternative aux négociations directes. La Paix ne peut pas être imposée de l’extérieur, ni par l’Europe, ni par l’Amérique ni par les Nations unies. La paix doit être négociée entre les parties », annonce Mark Regev.

Il ajoute : « En 1988, Arafat a proclamé la Palestine indépendante. Plus d’une centaine de pays l’ont alors reconnue. Mais en quoi cela a-t-il modifié la réalité sur le terrain ? En quoi cela a-t-il changé la vie des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza ? En fait, ce n’étaient que des mots, qui n’ont rien fait bouger. Si vous voulez des mots vides de la part des Nations unies vous pouvez les avoir. Au mieux, ce seront des mots vides et sans effets et au pire, nous aurons une résolution qui pourra nuire au processus de paix et le renvoyer des années en arrière ».

Le chef de la diplomatie française s’est rendu ensuite à Jérusalem pour rencontrer le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman.

La France a récemment qualifié de « bonne nouvelle » la signature d’un accord de réconciliation entre le Hamas et le Fatah. Mais elle demande toujours au Hamas de remplir les trois conditions énoncées par le quartette pour le Proche-Orient : renoncer à la violence, reconnaître les accords passés et reconnaître Israël.

Conditions inacceptables en l’état, selon Ghazi Hammad, vice-ministre des Affaires étrangères au sein du gouvernement Hamas de la bande de Gaza.

« Le Hamas et toutes les factions palestiniennes sont victimes de l’occupation. Nous vivons toujours sous occupation. Nous n’avons pas de frontières, nous n’avons pas de souveraineté. Alors je pense que c’est à Israël que l’on doit demander de remplir des conditions pas au Hamas », a déclaré Ghazi Hammad.

Il a ajouté : « pourquoi devrais-je reconnaître Israël ? Qui a besoin de reconnaissance ? Les Palestiniens ou Israël ? Israël est membre des Nations unies. Ils ont un Parlement, une armée, un Etat. Ils ont tout ! Les Palestiniens, n’ont rien. Alors, qui a besoin de reconnaissance ? ».

« Vous demandez au Hamas de reconnaître Israël, de renoncer à la violence, de respecter les accords. Mais en face, ils poursuivent la colonisation, ils rejettent le droit au retour des réfugiés, ils veulent garder Jérusalem comme capitale d’Israël. Alors que reste-t-il pour la négociation ? », a conclu Ghazi Hammad.

Jeudi matin, Alain Juppé rencontrera le Premier ministre palestinien Salam Fayyad à Ramallah. Dans l’après-midi, il a rendez-vous avec le chef du gouvernement israélien Benyamin Netanyahu.

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