Yémen : le pouvoir disperse un sit-in dans le sang

A Taïz, dans le sud du pays, les forces de sécurité ont délogé avec des tanks les manifestants postés sur la place de la Liberté. Un assaut qui selon un dernier bilan de source médicale aurait fait vingt morts parmi les contestataires.

C’est un rassemblement qui dure depuis quatre mois que les forces de sécurité ont dispersé hier dimanche 29 mai dans la soirée, dans l'une des premières villes à s’être soulevées contre le régime du président Ali Abdallah Saleh.

Les forces de sécurité ont commencé par ouvrir le feu sur les manifestants dès dimanche 29 mai 2011. S'en sont suivis des affrontements avec les forces de l'ordre avant l'assaut donné en pleine nuit. Selon des témoins, des chars ont investi la place et le feu aurait été mis aux tentes des manifestants pour les en déloger.

Des hommes armés se sont alors postés sur les toits d'immeubles situés aux abords de la place de la Liberté, tirant à balles réelles tandis que des centaines de manifestants tentant de fuir l'assaut ont été pourchassés dans les rues latérales et arrêtés. Des rues bloquées par les forces de l'ordre, rendant difficile l'évacuation des blessés vers l’hôpital, selon un des organisateurs du sit-in.

D'autres témoignages évoquent encore des blessés extraits de force des hôpitaux pour être arrêtés. Ils évoquent aussi la présence de membres des forces de sécurité aux côtés des manifestants, sans doute suite à l'appel, hier, du général Abdallah Ali Aleioua, ancien ministre de la Défense, devenu le porte-parole d'unités dissidentes dans l'armée. ll avait publiquement demandé aux unités restées fidèles à Saleh de rallier la contestation.

Cette répression est condamnée par l'ONU. La haut commissaire des Nations Unis aux droits de l'homme, Navi Pillay, a annoncé ce lundi 30 mai 2011, à l'ouverture de la 17ème cession du conseil des droits de l'homme, qu'une mission du haut commissariat se rendra au Yémen en juin. 

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