Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
En autorisant le commando à tuer Oussama ben Laden lors de l'opération, l'administration Obama s'est évité un certain nombre de casse-tête et sans doute aussi quelques migraines.
S'il avait été capturé par les forces spéciales américaines, le chef d'al-Qaïda aurait très certainement été transféré à la prison de Guantanamo. Les images d'un ben Laden menotté portant la tenue orange des détenus de la base militaire américaine auraient alors fait le tour du monde. Avec le risque d'augmenter la cote de popularité de l'ennemi public numéro un des Etats-Unis.
Echaudé par le cas de Saddam Hussein, Washington voulait également éviter un procès que le chef d'al-Qaïda aurait pu transformer en tribune publique. On se souvient des harangues anti-occidentales de l'ex-dirigeant irakien et des images de son exécution qui lui avaient attiré la sympathie de nombreux musulmans à travers le monde.
La mort d'Oussama ben Laden permet à Washington de s'épargner une coûteuse et difficile incarcération. L'immersion de son cadavre en mer permet d'éviter de créer un lieu de pèlerinage. « Justice a été faite », a déclaré Barack Obama. Une justice que certains observateurs estiment tout de même expéditive.