Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
« Si j’avais su alors ce que je sais maintenant, la teneure de mon rapport aurait été différente », reconnaît l’ancien juge dans sa tribune libre.
Il avait alors blâmé tant Israël que le Hamas pour la possibilité de crimes de guerre lors de l’opération lancée par l’Etat hébreu fin 2008, à la suite de l’attaque à la roquette de l’organisation palestinienne.
Richard Goldstone explique son erreur par un manque de coopération des Israéliens qui ne lui ont pas fourni les résultats des enquêtes menées par leurs propres services. Il leur reconnaît au moins le mérite d’avoir enquêté sur plus de 400 allégations de mauvaises conduites opérationnelles à Gaza, alors que le Hamas ne s’est livré à aucune investigation sur ses propres activités.
Pour le Hamas, il est clair qu’il visait des cibles civiles. Pour Israël, les allégations d’intentionnalité ne sont que circonstancielles, écrit le juriste qui se défend de toute partialité. « Nous avons basé nos recommandations sur les documents dont nous disposions et qui malheureusement ne comprenaient aucune preuve fournie par le gouvernement israélien », explique t-il .
Richard Goldstone note à sa décharge que grâce à son rapport, pour la première fois le Hamas avait été condamné par les Nations-unies. Il encourage aussi le Conseil sur les droits de l’homme de l’ONU à dénoncer le récent massacre d’un jeune couple israélien et de trois de leurs enfants en bas âge.