Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Aucune accusation n’a pour le moment été portée contre l’ex-président Hosni Moubarak. Au lendemain de sa démission, le Conseil suprême des forces armées lui a même rendu un hommage appuyé « pour avoir préféré l’intérêt de la nation ».
Les médias égyptiens, qu’ils soient étatiques, indépendants ou même d’opposition, se sont contentés de publier les dépêches d’agences internationales sur la fortune de la famille Moubarak qui irait de 2 à 70 milliards de dollars selon les diverses estimations occidentales.
Par contre, les médias se déchaînent contre les proches de Moubarak : son beau-frère, sa belle-fille, son directeur de cabinet, même si aucune poursuite n’a encore été engagée contre eux, contrairement à plusieurs anciens ministres et hauts responsables du parti, dont les avoirs ont été gelés.
C’est à l’encontre de ces derniers que les autorités égyptiennes ont agi internationalement en demandant le gel de leurs avoirs bancaires ou immobiliers. En attendant, l’ex-président Moubarak et sa famille vivent dans une grande propriété dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh au sud du Sinaï. Ils jouissent d’une importante protection policière dans cette ville majoritairement occupée par des étrangers.