Iran: Ahmadinejad promet un Proche-Orient «débarrassé» des Etats-Unis et d'Israël

Dans un discours aux tonalités messianiques prononcé devant une foule immense rassemblée à Téhéran pour commémorer le 32eme anniversaire de la révolution islamique, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a annoncé vendredi 11 février un Proche-Orient «débarrassé» des Etats-Unis et d'Israël.

« On verra bientôt un nouveau Proche-Orient sans les Américains et sans le régime sioniste, et dans lequel les oppresseurs n'auront aucune place », a affirmé M. Ahmadinejad, commentant les révoltes populaires en Egypte et en Tunisie.

« Si vous voulez que les peuples vous fassent confiance, cessez d'intervenir dans leurs affaires, en particulier en Egypte et en Tunisie. Ensuite débarrassez la région du régime sioniste » responsables de « tous les crimes », a-t-il lancé aux Occidentaux dans ce discours enflammé auquel il a donné une tonalité messianique inspirée de la vision chiite de l'islam.

« Le mouvement final a commencé », a-t-il affirmé. « Nous sommes au milieu d'une révolution mondiale guidée par le bien-aimé », dans une allusion à l'imam Mahdi (ou « imam caché »), 12eme et dernier imam de l'islam chiite. L'imam Mahdi, « occulté » au 10ème siècle, est censé revenir un jour sur terre pour établir le règne de la justice selon le dogme de cette branche de l'islam minoritaire dans le monde musulman mais majoritaire en Iran.

« Un immense éveil est en train de se produire, et la main de l'imam y est visible », a-t-il ajouté. « Les cœurs et les esprits comprennent rapidement maintenant la nécessité d'un gouvernement (du monde) assuré par un homme complet lié à l'au-delà », a-t-il insisté dans une autre référence au retour de l'imam Mahdi sur terre.

Mahmoud Ahmadinejad fait régulièrement des allusions au retour de cet imam dans ses discours, mais c'est la première fois qu'il lie la situation internationale et régionale à son prochain retour. Peu avant son discours, il avait réaffirmé à la télévision que les révoltes en Tunisie et en Egypte étaient la conséquence de la révolution iranienne de 1979, une thèse abondamment développée par tous les dirigeants iraniens au cours des dernières semaines.
 

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