Avec notre correspondant à Ramallah, Benjamin Barthe
Les documents d’al-Jazira jettent une lumière impitoyable sur la mécanique du processus de paix. Les négociateurs palestiniens y apparaissent dans toute leur faiblesse, multipliant les concessions pour n’obtenir en retour qu’un refus poli des Israéliens.
On apprend ainsi qu’en 2008, la délégation palestinienne a proposé à l’État juif d’annexer la quasi-totalité des colonies de Jérusalem-Est, en échange de territoires d’une superficie équivalente en Israël. « Nous vous offrons le plus grand Yerushalayim de l’histoire du judaïsme », déclare à cette occasion Saëb Erekat, le négociateur en chef palestinien, en utilisant le nom juif de Jérusalem.
Quelques mois plus tard, le même Saëb Erekat accepte de renoncer à l’esplanade des mosquées dans la vieille ville de Jérusalem, le troisième lieu saint de l’Islam, qu’il suggère de placer sous tutelle internationale. Inacceptable pour Israël.
En réponse à la carte des Palestiniens, qui prévoit des échanges de terres sur 2% de la Cisjordanie, Ehoud Olmert, alors Premier ministre, avance une offre à 7% mais il refuse de fournir la carte correspondante. Pour s’en souvenir, le président palestinien Mahmoud Abbas dut recopier la proposition israélienne sur une serviette en papier.
Pour Saëb Erekat, c'est « un tissu de mensonges ». D'autres révélations sont attendues dans les prochains jours, notamment sur la guerre de Gaza et la coopération sécuritaire entre Israël et la police palestinienne.