En Israël, Ehud Barak quitte les travaillistes pour créer son propre parti

Ehud Barak a créé la surprise ce lundi 17 janvier 2011 en annonçant qu'il quittait le Parti travailliste dont il était pourtant le numéro un.  Le ministre de la Défense ne part pas seul ; quatre députés de la formation le suivent pour créer un nouveau parti. Cette nouvelle formation Ehud Barak la veut centriste, sioniste et démocratique dans la lignée de Ben Gourion. Ehud Barak justifie son départ en évoquant « le glissement toujours plus à gauche du Parti travailliste ».

Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez

Le Parti travailliste israélien, c’est la formation politique des pères fondateurs de ce pays et de bon nombre de ses dirigeants : David Ben Gourion, Golda Meir, Yitzhak Rabin ou encore Shimon Peres… Autrefois tout puissant, le Parti travailliste s’est considérablement affaibli ces dernières années. Aux dernières élections législatives, en 2009, il a enregistré le pire score de son histoire avec seulement 13 élus sur 120 au Parlement.

Un parti en perte de vitesse mais aussi en pleine crise d’identité. Si bien qu’il a accepté, il y a 2 ans, de faire partie d’une coalition très marquée à droite. Celle qui réunit aujourd’hui le Likoud du Premier ministre Netanyahu, le très nationaliste et très populiste parti Israel Beitenou d’Avigor Lieberman, ou encore les religieux du Shass. L’homme qui, à l’époque, a su convaincre le parti de gauche de participer à ce gouvernement, c’est justement Ehud Barak.

Depuis quelques semaines, la fronde gagnait du terrain au Parti travailliste. « Faute de progrès dans le processus de paix nous devons quitter le gouvernement » déclaraient plusieurs ministres très en colère contre leur chef. Ce lundi matin, coup de théâtre, c’est Ehud Barak qui s’en va et fonde un nouveau parti baptisé « Hatsmaout » (Indépendance).

Dans les heures qui ont suivi cette annonce trois ministres travaillistes ont démissionné du gouvernement. Mais pour l’instant, l’arithmétique reste favorable au Premier ministre Netanyahu : il conserve une majorité en soutien à son gouvernement.

 

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