Avec notre correspondante à Bruxelles, Joana Hostein
Nous sommes le 1er juillet 2008. Depuis environ un an, huit princesses émiriennes occupent les 54 chambres et suites royales du quatrième étage de l’hôtel Conrad, l’établissement le plus luxueux de Bruxelles.
Pour les servir, 23 domestiques de huit nationalités différentes, dont Jamila, une Marocaine de 32 ans. Cuisinière au service de la veuve de l’émir des Emirats arabes unis, Jamila travaille jour et nuit, n’a le droit de dormir que trois heures par nuit dans le couloir de l’étage et se fait traiter toute la journée de « pétasse » et de « chienne ». C’est ce qu’elle racontera plus tard aux policiers après s’être enfuie de l’hôtel.
Aujourd’hui, les huit princesses qui ont depuis quitté le pays, sont poursuivies pour séquestration, trafic d’êtres humains et traitements inhumains et dégradants. En revanche, aucune charge n’a été retenue contre le directeur de l’hôtel qui à l’époque des faits avait juré n’être au courant de rien. « On ne pose pas de questions au personnel de si bons clients », s’était-il défendu, non sans cynisme.