Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez
La scène est dressée au même endroit qu’il y a quinze ans. Ce jour-là, Yitzhak Rabin venait de participer à un rassemblement de soutien au processus de paix. Et c’est en descendant de l’estrade qu’il fut atteint par les balles mortelles d'Yigal Amir, un jeune juif orthodoxe.
Le lieu s’appelle désormais « la place Rabin » et les milliers de personnes qui s’y sont rassemblées ce samedi soir se souviennent du choc immense.
« Un guerrier devenu un faiseur de paix »
« J’avais 11 ans, raconte Omri, qui participe pour la première fois à cette commémoration annuelle. Je dormais et j’ai été réveillé par les cris dans mon quartier. Je suis allé voir mes parents qui m’ont dit que Rabin avait été tué. J’étais un enfant, je ne comprenais pas tout, mais c’était perturbant ».
Le président israélien Shimon Peres, lauréat du Prix Nobel de la Paix au côté d’Yitzhak Rabin et de Yasser Arafat, a promis à la foule que les ennemis de la paix ne l’emporteront pas. Aujourd’hui, les négociations israélo-palestiniennes sont au point mort mais certains veulent encore y croire au nom de l’héritage de Rabin.
« Tout le monde sait quel chemin il a parcouru, explique Yacov, qui est venu avec sa fille et des amis. C’était un guerrier et il est devenu un faiseur de paix, quelqu’un qui a vécu par l’épée et qui a su passer à autre chose. C’est le message essentiel de l’héritage de Rabin ».