En Israël, un serment de loyauté à l'Etat pourrait être exigé des non-juifs

En Israël la polémique ne cesse d'enfler depuis l’annonce d’un projet de loi sur un serment de loyauté à l’Etat d’Israël « juif et démocratique » que devraient prononcer les candidats à la citoyenneté. Le texte, qui est applaudi à droite mais vigoureusement dénoncé par la gauche et par les partis arabes israéliens devrait être discuté dimanche 10 octobre 2010 par le gouvernement.  

Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez

« Je jure de respecter les lois de l'Etat d'Israël, juif et démocratique »… C’est ce serment qui devra être prononcé, si la réforme est adoptée.

Le serment ne concerne pas les juifs de la diaspora qui prennent la nationalité israélienne en vertu de la Loi du retour. Il ne concerne pas non plus le million et demi d’arabes israéliens qui bénéficient automatiquement de la citoyenneté. Ce serment s’appliquera aux non-juifs candidats à la nationalité israélienne, comme par exemple les Palestiniens qui épousent un conjoint arabe israélien.

Le texte réjouit la droite israélienne et, en premier lieu, le parti ultranationaliste Israël Beitenou, l’un des piliers de la coalition au pouvoir. En revanche, la gauche dénonce une proposition « choquante et irresponsable » pour reprendre les termes d’un des ministres travaillistes de l’actuel gouvernement.

Colère également des députés arabes israéliens selon lesquels le serment va inscrire dans la loi le fait qu’il existe deux catégories de citoyens en Israël, les juifs et les autres.

Ce projet de loi et cette polémique surviennent en pleine paralysie des négociations de paix qui achoppent sur la colonisation mais aussi sur cette demande d’Israël qui souhaite justement être reconnue par les Palestiniens comme « Etat juif ».

 

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