Dans son récent rapport intitulé Guerre en Irak, une hécatombe pour la presse, RSF constate que la seconde guerre en Irak est le conflit le plus meurtrier pour les journalistes depuis la Seconde Guerre mondiale. A ce jour, on estime à près de 230 le nombre de journalistes et collaborateurs des médias tués dans le pays depuis le début du conflit, le 20 mars 2003. Plus qu’en vingt ans de guerre au Viêt-Nam ou pendant la guerre civile en Algérie.
L'organisation de défense des journalistes note que les victimes sont plutôt liées aux médias étrangers, ce qui signifie que l'on assiste bien à des assassinats ciblés, comme l'a expliqué à RFI la porte-parole de RSF, Soazik Dollet :
« C’est clairement des assassinats ciblés. Que ce soit aujourd’hui l’assassinat de Safa al-Din Abdel Hamid à Mossoul et hier de monsieur Riyad al-Saraï, à Bagdad, dans les deux cas ils étaient la cible directe des tirs d’inconnus armés. Il est clair qu’il y a un lien avec la profession. On n’est pas à 100 % sûr, mais voilà... Depuis le début de l’intervention américaine en 2003, c’est le 15e journaliste qui a été assassiné.
Dans le rapport que l'on a sorti à Reporters Sans Frontières, on a vraiment établi des corrélations fortes entre le fait que c’était des journalistes irakiens et qu'ils travaillaient pour des médias audiovisuels. Et parmi ces médias audiovisuels, il s'agissait essentiellement de médias, considérés – avec beaucoup de guillemets – comme collaborant avec l’occupation américaine, ou étant correspondants de médias anglo-saxons.
Ne serait-ce que d’être correspondant de presse pour une agence de presse étrangère anglo-saxonne, exposait et continue à exposer les journalistes irakiens à des représailles de la part des insurgés irakiens. »
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