Heurts à la frontière Liban/Israël: intense activité diplomatique pour éviter l'escalade

Trois Libanais -deux soldats et un journaliste- et un officier israélien ont été tués mardi 3 août 2010 à la frontière entre Israël et le Liban, dans des affrontements meurtriers sans précédent depuis 2006. Le Conseil de sécurité de l'ONU, qui s'est réuni à huis clos mardi pour discuter des affrontements s'est dit «profondément inquiet», tandis que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, appelait à un « maximum de retenue » entre les parties.

Sur le front diplomatique, les réactions se multiplient. A l'issue de la réunion du Conseil de sécurité, mardi à New York, l'ambassadeur de la Russie, dont le pays préside en août le conseil, a rejoint l'appel à la retenue lancé par le secrétaire général de l'organisation des Nations unies.

Pour la Communauté européenne, Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, a exprimé sa «profonde préoccupation... (et) exhorté les parties impliquées à faire preuve de plus de retenue...». Même registre du côté de Washington où l'on appelle Israël et le Liban a faire preuve de «retenue» et où l'on exprime une «extrême préoccupation». Du côté de la France, dans un communiqué le quai d'Orsay, ministère des Affaires étrangères, a appelé Israël et le Liban «au sens des responsabilités et au plein respect de la Ligne bleue, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité», tout en déplorant «vivement les graves incidents» de ce mardi.

La situation vue d'Israël

Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul

Israël tente de calmer le jeu à sa frontière avec le Liban. Depuis le début de l’après-midi, on signale une intense activité diplomatique, notamment par l’intermédiaire de la France et de la force intérimaire des Nations unies, la FINUL, pour éviter une escalade dans ce secteur.

C’est, en tout cas, le plus grave incident dans le nord d’Israël depuis la seconde guerre du Liban, il y a tout juste quatre ans. Il a eu lieu dans une enclave, entre la barrière qui marque la frontière topographique et  la Ligne bleue, la frontière internationale. Un secteur qui selon les Israéliens, est sous leur contrôle.

Un incident ponctuel qui pourrait dégénerer

Alors, côté Israélien, on parle d’une provocation de l’armée libanaise, à qui on fait porter l’entière responsabilité des échanges de tirs et de leurs conséquences meurtrières. Une source militaire israélienne a indiqué que des tireurs d’élite libanais avaient été mis en place à proximité de la frontière, avant même le début des accrochages.

Pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, il y a eu violation évidente de la part du Liban, de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui régit le cessez-le-feu dans le secteur.

De leur côté, les commentateurs sont unanimes. Ils parlent d’un incident ponctuel, mais qui pourrait très facilement dégénérer en déflagration généralisée.

Partager :